2006
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Werner Müller et al., « Chasse, habitats et rythme des déplacements : réflexions à partir des campements magdaléniens de Champréveyres et Monruz (Neuchâtel, Suisse) », Bulletin de la Société préhistorique française, ID : 10.3406/bspf.2006.13503
Les stations magdaléniennes de Champréveyres et Monruz, situées sur la rive nord du lac de Neuchâtel, ont été occupées durant la belle saison, essentiellement au printemps et au début de l’été. Le spectre faunique diversifié est dominé par le cheval, qui représente respectivement 70 et 90 % du poids animal acquis dans chacun des gisements. Le cheval étant caractérisé par une distance de fuite élevée, il ne peut être chassé à proximité immédiate d’un lieu d’habitat. Les chasses ont donc dû être menées à une distance relativement grande des camps résidentiels. Le mode de chasse pratiqué était vraisemblablement de type à l’affût au sol. Il semble que les campements ont été installés sur les lieux mêmes de l’abattage, puisque, d’une part, le poids élevé des chevaux interdit qu’ils aient été transportés entiers et, d’autre part, la représentation des éléments squelettiques démontre que les carcasses entières sont présentes sur les sites. Les autres activités techniques et domestiques attestées dans les campements, de même que la chasse au petit gibier, ont probablement été menées au cours de l’occupation du site. Après un séjour d’une à plusieurs semaines, le campement était déplacé de quelques kilomètres sur un autre lieu d’abattage de gros gibier. Le nombre de cycles de combustion enregistré dans les foyers, de même que la composition des assemblages lithiques, corroborent ce modèle de circulation. La fréquente réoccupation des deux sites (environ six à Champréveyres et une vingtaine à Monruz) s’explique sans doute par des conditions stratégiques locales favorables à la chasse au cheval.