2007
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Lutz Klassen et al., « Haches plates en cuivre dans le Jura français. Transferts à longue distance de biens socialement valorisés pendant les IVe et IIIe millénaires », Bulletin de la Société préhistorique française, ID : 10.3406/bspf.2007.13651
Dans le Jura français, une sélection typologique rapide a permis d’isoler six haches plates en cuivre qui, potentiellement, pouvaient appartenir au IVe millénaire. En combinant analyses métallographiques et comparaisons typologiques, l’origine vraisemblable et la datation de ces objets néolithiques ont été précisées. La hache de Pont-de-Roide est attribuée au groupe de Pfyn; elle a été produite à partir de cuivre du Mondsee entre 3700 et 3500 av. J.-C. La hache de Montmorot a probablement été importée de France méridionale pendant le IIIe millénaire. Quatre autres haches de Chassagne-Saint-Denis, Myon, Rochefort-sur-Nenon et Salins sont des productions atlantiques, datées de la fin du Néolithique ou du tout début de l’Âge du Bronze, probablement à partir de sources cuprifères de Bretagne, ce qui est une surprise totale. Enfin une septième hache a été ajoutée à cet inventaire, la hache géante de Seurre, qui se révèle une importation depuis l’Espagne sur une distance de 1 200 km, probablement au Campaniforme. La comparaison avec d’autres biens socialement valorisés (haches-marteaux en serpentinite, lames en silex de Forcalquier, poignards en silex du Grand-Pressigny) permet de suggérer les raisons de ces transferts de haches en cuivre sur des distances de 200 km à plus de 1 000 km à vol d’oiseau.