2008
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Karim Gernigon et al., « La Perte du Cros (Saillac, Lot) et les termes de passage du Néolithique final à l’Âge du bronze en bordure occidentale du Massif central », Bulletin de la Société préhistorique française, ID : 10.3406/bspf.2008.13756
À la différence de la plupart des régions d’Europe occidentale, où le Campaniforme est au centre des schémas de transition entre la fin du Néolithique et le début de l’Âge du bronze, c’est l’Artenacien qui semble tenir cette place dans le nord du Bassin aquitain et ses marges orientales. La reprise des travaux de terrain sur le gisement de la Perte du Cros (Saillac, Lot) oblige à réviser ce scénario. La découverte d’une importante occupation de plein air de la fin du Néolithique et d’une séquence stratigraphique en grotte couvrant cette période et l’Âge du bronze ancien renouvelle la documentation. Elle montre la surprenante insertion de ce site dans des réseaux d’échange à longue distance pour les matériaux lithiques et témoigne d’un paysage culturel complexe. Les productions céramiques sont dépourvues des traits les plus marquants de l’Artenacien, du Vérazien ou du groupe des Treilles, mais s’en inspirent, sans pour autant présenter des caractéristiques propres. À cette ambiance culturelle contribue également le Campaniforme, un peu sous sa forme décorée mais surtout par le biais de la céramique d’accompagnement. Ce patchwork de relations et d’influences est difficile à caractériser au travers des traditionnelles cultures archéologiques. Cette complexité se poursuit à l’Âge du bronze ancien, pendant lequel les ensembles céramiques régionaux combinent plusieurs composantes stylistiques, dont la répartition géographique ne se recouvre que partiellement. Ces caractéristiques forcent à repenser les outils conceptuels utilisés pour appréhender cette phase de transition.