2009
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Paul Brunet et al., « De la fin du Campaniforme à l’aube du Bronze moyen dans la basse vallée de Marne », Bulletin de la Société préhistorique française, ID : 10.3406/bspf.2009.13853
Le regroupement des données domestiques et funéraires au Bronze ancien, dans la zone aval de la vallée de la Marne sur près de 60 km à l’est de Paris, permet d’étoffer une documentation jusque-là indigente. Les récents développements liés à l’extension des surfaces décapées, la caractérisation des séries régionales, enfin la recherche exhaustive des données de l’archéologie préventive permettent d’étayer une période qui n’était connue dans la région que par quelques objets métalliques. Le présent article hiérarchise les données par la revue d’une dizaine d’indices archéologiques, et par une discussion sur une quinzaine de sites domestiques et funéraires. Elle porte sur leur implantation, essentiellement en fond de vallée, parfois sur les coteaux et rarement sur les rebords de plateau. Les sites domestiques se répartissent en deux catégories : ceux qui présentent une à une douzaine de fosses, comme celui du Grand Godet à Villeneuve-le-Roi, dont le matériel détritique est relativement abondant, et ceux qui révèlent les plans de bâtiments en abside d’orientations diverses. Les sites funéraires regroupent des inhumations repliées dans de larges fosses, sans matériel, d’orientation préférentielle nord-sud à nord-ouest/ sud-est. Les datations ne reposent que sur une série de datations radiocarbone. Le matériel, peu abondant, est représenté par des vases fermés à col divergent, ovoïdes ou en tonneau, mais aussi par quelques rares vases ansés à carène. Les éléments plastiques se scindent en cordons arciformes, dont quelques types principaux sont analysés, en cordons horizontaux lisses ou décorés de digitations espacées, mais aussi en languettes et boutons. Les décorations principales sont effectuées à l’aide d’une cordelette plus large que celle du Campaniforme, mais aussi par l’utilisation de la technique du micropointillé. Enfin, la relative abondance des digitations en ligne ou couvrante est notable. Dix datations radiocarbone étayent la discussion. Elles couvrent les quatre premiers siècles du deuxième millénaire et concernent le funéraire et le domestique. On constate une certaine ambivalence entre le monde atlantique et continental. L’architecture des bâtiments semble se référer aux productions méridionales, tandis que l’abondance des cordons arciformes montre une relation septentrionale indéniable. Ce fait trouve un écho dans les modes funéraires diversifiés excluant, dans l’état de la recherche, le monumentalisme et l’incinération.