Fonds céramiques et vannerie dans le sud de la Corse au Bronze final

Résumé En Fr

A recent and global study of Corsican Bronze Age pottery has allowed the identification of an original technique for the flattening of container bottoms, on circular and flat straw mattresses made of concentrically woven plants. These procedures are only documented in very limited geographical areas (Sartenais, Alta Rocca and Porto Vecchio bay) for a restricted period (Late Bronze Age), and only concern, for each site, a minority of approximately 15% of the finds. Since the excavations are very old, or the information often comes from superficial collecting, the rarity of reliable stratigraphic contexts has to be regretted. The analysis shows the recurrence of the general characteristics of the technique and the cultural context to which it belongs. Thus, it has been possible to observe that protohistorical Corsican basketry is concentric and not spiral, which is particularly original. Corsican basketry also highlights the sometimes standardized character of production (shapes concerned, layout of patterns, thickness and diameter of the bottom). In a more general framework, the study of recurrent associations shows that the production is integrated in both the continental material background, the inspiration of which is linked to the Northern Italic «Rhine-Switzerland-Eastern France » cultural groups (biconical vases), and in an interactive play with the north of nearby Sardinia (plates, low forms). This dichotomy illustrates perfectly the position and the role which Corsica could have played in the Tyrrhenian Sea region from the end of the 2nd millennium. In conclusion, some comparisons – archaeological (objects found in pile-dwelling contexts and small Sardinian bronzes) and ethnographic (sub-contemporary Sardinian basketry) – allow some hypotheses to be proposed with regard to certain aspects of Corsican and Sardinian protohistorical esparto work, namely with regard to the plants used, the way they were woven and the shape and function of the basketwork. Given that insular finds pertaining to objects made of woven plants are rare, this indirect evidence constitutes the main source of documentation on this kind of handicraft.

L’étude récente et globale du mobilier céramique de l’Âge du bronze de la Corse a permis de reconnaître une originale technique d’aplatissement des fonds de récipients sur des paillasses circulaires et plates, faites de végétaux tressés de façon concentrique. Ces pratiques ne sont documentées que dans des espaces géographique (Sartenais, Alta Rocca et golfe de Porto-Vecchio) et chronologique (Bronze final) restreints et ne concernent, sur chaque site, qu’une minorité des fonds (autour de 15 %). Les fouilles étant anciennes ou les informations provenant souvent de ramassages superficiels, on déplorera la rareté des contextes stratigraphiques fiables. L’analyse fait apparaître la récurrence des caractères généraux de la technique et du contexte culturel auquel elle appartient. Ainsi, il a été possible d’observer que la vannerie corse protohistorique est concentrique et non spiralée, ce qui est particulièrement original. Elle met aussi en évidence le caractère parfois standardisé de la production (formes concernées, disposition des impressions, épaisseur et diamètre du fond). Dans un cadre plus global, l’étude des associations récurrentes montre que la production s’intègre tout autant dans un cadre matériel continental dont l’inspiration se rattache aux groupes nord-italiques (vases biconiques) que dans un jeu d’interaction avec le nord de la proche Sardaigne (formes basses). Cette dichotomie illustre parfaitement la position et le rôle qu’a pu jouer la Corse en Tyrrhénienne dès la fin du IIe millénaire. Pour conclure, quelques confrontations archéologiques (objets découverts en contextes palafittiques et petits bronzes sardes) et ethnographiques (vannerie sarde subcontemporaine) permettent de proposer des hypothèses quant à certains aspects de la sparterie protohistorique de Corse et de Sardaigne, notamment concernant les végétaux utilisés, leur mode de tressage, la forme et la fonction des vanneries. Étant donnée la carence de découvertes insulaires pour les objets en végétaux tressés, ces témoignages indirects constituent la source de documentation principale pour ce type d’artisanat.