Archéologie en Mélanésie : données du site côtier WBR047 des « Écrins de Poé » (Bourail, Nouvelle-Calédonie)

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2012

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Claude Sand et al., « Archéologie en Mélanésie : données du site côtier WBR047 des « Écrins de Poé » (Bourail, Nouvelle-Calédonie) », Bulletin de la Société préhistorique française, ID : 10.3406/bspf.2012.14172


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Résumé En Fr

This paper presents a summary of the excavations fulfilled in 2007 on a seashore site of the Bourail region, on the west coast of New Caledonia’s main Island (Grande Terre). The excavation of the “ Écrins de Poé” location (WBR047) was aimed to contribute to the study of a poorly known phase of the cultural chronology of this Island of Southern Melanesia, spanning the time-period between the end of the first millennium BC and the beginning of the first millennium AD. The opening of a series of trenches as well as some spatial excavations, have allowed to identify a number of major stratigraphic differences between the different areas. Most of the cultural layers in the back-part of the site (sector 2) had been removed before the excavations and only a few remains of early occupations were discovered. In the front part, facing the seashore (sector 1), excavations have identified a progressive extension of the beachfront starting about 2000 years ago, at the foot of a dune forming a beach-ridge. During nearly a millennium, the site was a regular settlement location, excavations unearthing remains of hearths, post-holes, stone ovens and rubbish pits. Excavations in the dune have shown clear succession of occupation layers, separated by abandonment phases. The progressive widening of the seashore plain led after the middle of the first millennium AD to a final abandonment of site WBR047 as a settlement, the dune being then mostly used as a burial location for over 500 years. The study of the numerous ceramic remains discovered during the project has allowed to pinpoint a number of unresolved chronological and typological questions. It has demonstrated a short production-period for the post-Lapita paddle-impressed Podtanean tradition ware in this region of New Caledonia, ending around the middle of the first millennium BC. The main pottery tradition over the succeeding 700 years was clearly the incised and impressed Puen tradition. The numerous decorated potsherds discovered allow to present a first comprehensive motif typology of this tradition for the centre of Grande Terre. Puen tradition pots continued to be produced for a number of centuries aside the handled Plum tradition pots, which appeared at the very beginning of the first millennium AD. This is a significant new information on New Caledonia’s ceramic chronology, highlighting a specific ceramic evolution in this part of the archipelago. The study of the Plum tradition remains has also shown the presence in this region of a significant number of undecorated wares and small pot sizes. These data are in marked contrast to what is known in the southern part of Grande Terre, where handled pots were mostly incised, thick-walled and large. Very few potsherds of the second millennium AD Nera tradition have been discovered during the excavations. Their near-total absence confirm that during the last chronological period of the pre-contact human chronology of New Caledonia, characterized by the development of a specific traditional Kanak Cultural Complex, the site was very rarely occupied. Aside from ceramics, a few stone adzes have been discovered during the excavations. Their study has shown the presence of different types, each specific to a chronological period, with a progressive shift from long ovoid forms to triangular lenticular forms. A whole series of abraders and hammer-stones were associated to this polished material. In contrast, surpisingly few stone flakes were present in the excavations, again in marked contrast to other archaeological sites of Grande Terre. The shell ornaments, mainly composed of bracelets extracted from Conus and Trochus shells, as well as numerous waist remains of the production phase, do not appear to show significant chronological variations. A total of 13 burials resting in different positions, have been excavated during the 2007 program. Only one is dated to the first millennium BC, all the other clustering in the second half of the first millennium AD. Their study brings a major adding to our knowledge of the diversity of burial practices in this region during the intermediate phase of the pre-European cultural chronology of New Caledonia.

Cet article présente une synthèse des fouilles menées en 2007 sur le site de bord de mer WBR047 des «Écrins de Poé » , dans la région de Bourail, sur la côte ouest de la Grande Terre de la Nouvelle-Calédonie. Ce programme avait pour objectif d’étudier une phase archéologique encore trop peu connue de la chronologie culturelle de cet archipel mélanésien, entre la fin du premier millénaire avant J.-C. et le début du deuxième millénaire après J.-C. Le site archéologique, divisé en deux secteurs, couvrait une superficie totale d’un peu plus de 5 hectares. L’ouverture d’une série de tranchées et la réalisation de fouilles spatiales sur plusieurs zones riches en vestiges, ont permis de mettre au jour des stratigraphies souvent bien conservées. Alors que dans le secteur 2, les sondages ont montré la disparition des principaux niveaux archéologiques, dans le secteur 1, face au bord de mer, les fouilles ont permis d’individualiser une extension progressive d’un cordon littoral au cours des derniers 2 000 ans, s’appuyant sur une dune de sable. Cette évolution spatiale du site s’est faite en parallèle à une série d’occupations humaines discontinues. La découverte de vestiges d’installations pérennes (trous de poteaux, foyers/ fours, fosses dépotoirs) permet de suivre l’évolution des dynamiques d’occupation au cours du temps. La réalisation de nombreuses datations 14C permet de placer ces occupations anthropiques principalement entre le milieu du premier millénaire avant J.-C. et le milieu du premier millénaire après J.-C. L’extension de la plaine de bord de mer après cette époque apparaît avoir provoqué un changement d’utilisation du site, qui a durant la deuxième moitié du premier millénaire après J.-C. été principalement utilisé comme lieu de sépulture. L’étude des nombreux vestiges de poteries découverts lors des fouilles apporte des précisions importantes sur les évolutions céramiques de cette période intermédiaire de la chronologie calédonienne. Les occupations les plus anciennes sont caractérisées par la production de poteries carénées imprimées au battoir, de la tradition de Podtanean. Celles-ci sont remplacées à partir du milieu du premier millénaire avant J.-C. par des poteries incisées et imprimées de la tradition de Puen. Un des résultats les plus importants issus de l’étude du matériel céramique des «Écrins de Poé » est la démonstration d’un chevauchement, au cours de la première moitié du premier millénaire après J.-C., des traditions Puen et Plum. Cette dernière est caractérisée par des poteries ovales comportant des anses horizontales. La découverte de seulement quelques tessons de la tradition céramique de Néra, produite durant le deuxième millénaire après J.-C., démontre un abandon quasi complet du site durant la dernière partie de la chronologie culturelle pré-européenne de l’île. En complément des poteries, les fouilles ont mis au jour des herminettes de différents types, chacune associée à une période chronologique. Associés à cet outillage poli se trouvaient des polissoirs, des percuteurs et quelques rares éclats lithiques. Les parures étaient principalement composées de bracelets extraits des coquilles de Conus et de Trochus. Les fouilles ont mis au jour un nombre important de chutes de production, indiquant une fabrication locale. Contrairement aux herminettes, les analyses ne montrent pas d’évolutions typologiques marquées pour les parures au cours du temps. Les fouilles menées en 2007 ont enfin permis l’étude de 13 sépultures, renfermant des corps enterrés dans différentes positions. Seule une tombe a été datée du premier millénaire avant J.-C., toutes les autres étant concentrées durant la deuxième moitié du premier millénaire après J.-C. L’analyse réalisée sur ces vestiges est un apport essentiel à la connaissance de la diversité des traditions d’inhumation caractérisant les populations de la phase intermédiaire de la chronologie calédonienne.

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