Cozza Torta (Porto-Vecchio, Corse-du-Sud), habitat indigène du VIe s. av. J.-C. : note préliminaire sur les rapports entre indigènes, Étrusques et Massaliètes

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2012

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Jean-Louis Milanini et al., « Cozza Torta (Porto-Vecchio, Corse-du-Sud), habitat indigène du VIe s. av. J.-C. : note préliminaire sur les rapports entre indigènes, Étrusques et Massaliètes », Bulletin de la Société préhistorique française, ID : 10.3406/bspf.2012.14205


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Résumé En Fr

Study of the indigenous Iron Age in Corsica is still hampered by the low number of excavated sites, and by the scarcity of data, particularly concerning material productions. Until now, the Iron Age has been defined as an archaistic period, not very dynamic and closed to Mediterranean exchanges except for the Greek colonial settlement of Aleria. The Cozza Torta site (Porto-Vecchio, Corse-du-Sud) allows this view of things to be nuanced : this open air settlement provides evidence, for the first time, of the existence of Greek and Etruscan trade in an indigenous context, related to an early era (third quarter of the 6th century BC). The site is a settlement set high up, some 2.5 km from the coast, in the hinterland of the bay of Porto-Vecchio. It covers an area of about 3 hectares. Known since the 1980s, it has been the subject of several surveys and surface collections, the results of which remain unpublished. The aim of this paper is to review the study of these earlier discoveries – imported and indigenous ceramics, metallic artefacts – by setting them in the indigenous Early Iron Age context. The resumption of excavations at Cozza Torta in 2008 has allowed the stratigraphic sequence to be established as more complex than described in earlier works, while the nature of the structures formerly observed in Cozza Torta locus 1 was examined in greater detail. The indigenous ceramics, represented by 7.276 fragments allowing almost 450 pots to be identified, are exclusively made of non-thrown pottery ; tall shapes and “ S” outlines prevail. The imported items, represented by 86 sherds, include amphora fragments and fine vases of Greek, Etruscan and Massalian origin ; their proportion in comparison with the pottery as a whole amounts to 1.2 %. The rare metallic elements, finished objects and metalworking waste, support the thesis of a local production. The chronology of these materials falls within the 3rd quarter of the 6th century BC, contemporaneous with the so-called “ Alalia battle”, whose consequences are still being debated in archaeological publications. These finds present a major interest as regards the question of the chronological attribution of indigenous non-thrown ceramic series from the Early Iron Age, impossible to date with any accuracy, and for the debate on relationships between the indigenous populations and Mediterranean traders.

L’étude de l’âge du Fer indigène de la Corse reste handicapée par le faible nombre de sites fouillés et par la rareté des données, notamment sur les productions matérielles. Jusqu’à présent, les connaissances ont défini l’âge du Fer comme une période archaïsante et peu dynamique, et, sauf pour la colonie grecque d’Aleria, fermée aux échanges méditerranéens. Le site de Cozza Torta (Porto-Vecchio, Corse-du-Sud) permet de nuancer cette vision des choses : cet établissement de plein air apporte en effet la preuve, pour la première fois en contexte indigène, d’un trafic de marchandises grecques et étrusques à haute époque (troisième quart du VIe s. av. J.-C.). Le gisement est un habitat perché situé à 2,5 km de la côte, dans l’arrière-pays du golfe de Porto-Vecchio. Sa superficie est estimée à 3 ha. Connu depuis les années 1980, il a fait l’objet de plusieurs sondages et ramassages ponctuels, dont les résultats sont restés inédits. Cette note a pour objet de faire le point sur l’étude des séries anciennes – mobiliers céramiques indigènes et importés, vestiges métalliques – en les replaçant dans le contexte du premier âge du Fer indigène. La reprise des fouilles en 2008 à Cozza Torta a permis de préciser la séquence stratigraphique, plus complexe que ce qui avait été décrit dans les premiers travaux, ainsi que la nature des structures anciennement observées dans le locus Cozza Torta 1. La céramique indigène, représentée par 7 276 fragments permettant de décompter près de 450 vases, est constituée exclusivement d’une vaisselle non tournée, dominée par les formes hautes et les profils en «S » . Le mobilier importé, représenté par 86 tessons, permet d’inventorier des fragments d’amphores et de vases fins d’origine grecque, étrusque et massaliète, dont la proportion par rapport à l’ensemble de la vaisselle s’établit à 1,2 %. Les rares éléments métalliques, objets finis et résidus de métallurgie, confortent l’idée d’une production locale. Ces découvertes revêtent un enjeu majeur pour la question de l’attribution chronologique des séries de céramiques non tournées du Premier âge du Fer, impossibles à dater précisément, et pour la discussion sur les contacts entre indigènes et marchands méditerranéens.

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