Étude chimico˗minéralogique de certaines roches intrusives de Sumatra

Résumé Fr

Cette note a un caractère essentiellement documentaire. Les conclusions qu'il est possible d'en tirer sont donc nécessairement limitées, car bien que les roches décrites aient été recueillies sur un très long itinéraire, il n'est pas démontré qu'elles correspondent à tous les types des roches éruptives, palœosoïques ou plus récentes existant dans l'île. Quoi qu'il en soit, et sous cette réserve, on voit que nous n'avons recueilli que des roches calco˗alcalines ; parmi elles, les granites monzonitiques sont abondants, avec des passages à des granites alcalins, mais non hyperalcalins. Plus fréquente est leur association à des roches dioritiques et c'est, peut-être là, la caractéristique la plus nette de Sumatra. La région Solok-Sawah Loento est caractéristique à cet égard ; on y voit, associés sur une grande échelle, une série de termes de différenciation continus d'un même magma : cortlandite gabbros, diorites, et enfin granites, plus récents, où se maintient la prédominance de la soude sur la potasse, bien qu'elle devienne assez faible ; ce n'est que dans des pegmatites, à grands éléments, que le caractère potassique s'affirme. Il faut noter dans la cortlandite des veines de pegmatite albitique de caractère pneumatolitique plutôt que magmatique. II est vraisemblable que dans le nord et le centre de l'île, tout cet ensemble intrusif est d'âge post˗triasique, comme les granites de Malaisie et certains de ceux de Cochinchine et du Sud-Annam ; mais, dans ceux de Malaisie la tendance à la production de roches dioritiques est rare ou absente. Je reviendrai d'ailleurs ultérieurement sur cette question.