1976
Copyright PERSEE 2003-2023. Works reproduced on the PERSEE website are protected by the general rules of the Code of Intellectual Property. For strictly private, scientific or teaching purposes excluding all commercial use, reproduction and communication to the public of this document is permitted on condition that its origin and copyright are clearly mentionned.
François Fontan et al., « La ferrisicklérite des pegmatites de Sidi Bou Othmane (Jebilet, Maroc) et le groupe des minéraux à structure de triphylite », Bulletin de Minéralogie, ID : 10.3406/bulmi.1976.7081
La présence de gros nodules de ferrisicklérite, souvent monocristallins, d'une pureté exceptionnelle, dans les filons de pegmatites de Sidi Bou Othmane (Jebilet), a incité à entreprendre une étude détaillée de cette espèce minérale peu connue et à examiner l'ensemble du groupe de la triphylite. Orthorhombique Pmnb ; sa structure a été étudiée simultanément par A. Alberti. Principales raies du diagramme de poudre : 5,01 (70), 4,33 (40), 3,82 (20), 3,49 (30), 2,96 (100), 2,49 (35). Deux clivages : (010) parfait, (100) bon. Très fortement colorée mais peu pléochroïque : ng = 1,820 sur b, jaune d'or ; nm = 1,805 sur a ; nv = 1,790 sur c, jaune orangé ; 2 V = — 85°. Les pouvoirs réflecteurs et les caractéristiques chromatiques ont été mesurés. Deux analyses chimiques sont données et interprétées, l'une d'une ferrisicklérite très pure, l'autre d'une ferrisicklérite partiellement altérée en hétérosite. Dans la formule schématique M (1) M (2) PO₄, les M (2) sont entièrement occupés par Fe⁺⁺⁺, Mn⁺⁺, (Mg) et (Ca), Mn restant bivalent tandis que Fe est entièrement trivalent ; les M (1) ne sont occupés qu'à 43,3 % par Li⁺ et par des traces de Na⁺ et (Ca⁺⁺) ; PO₄ est un peu remplacé par des H₄O₄. Des courbes d'analyses thermiques sont données et interprétées. Le groupe des minéraux à structure de triphylite est envisagé dans son ensemble du point de vue des compositions chimiques et des phénomènes d'altération ; la théorie classique du passage continu de la triphylite à la ferrisicklérite et enfin à l'hétérosite est discutée, et paraît devoir être aménagée pour mieux rendre compte de la réalité. Pour expliquer la différence irréductible entre les densités mesurée (3,41) et calculée (3,53), et l'absence d'ordre entre Fe⁺⁺⁺ et Mn⁺⁺ en position M (2), on est amené à admettre un dépôt initial du minéral sous forme de triphylite et sa transformation en ferrisicklérite par une action hydrothermale hypogène antérieure à une métasomatose sodique ayant produit de l'alluaudite.