1980
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Hatten Schuyler Yoder, « Experimental mineralogy : achievements and prospects », Bulletin de Minéralogie, ID : 10.3406/bulmi.1980.7367
1re partie : on présente une revue, depuis Réaumur (1727) jusqu'à nos jours, d'un aspect des projets réalisés en minéralogie expérimentale pour obtenir en laboratoire les conditions de pression et de température que l'on suppose exister dans la terre. On met en évidence la prééminence des écoles françaises dans la toute première période de croissance, l'impact de l'étude de la fusion de la calcite sous pression par Sir James Hall, l'évolution des principes d'équilibre de phase de leur application aux diagrammes de phase et l'importance des eutectiques et de la cristallisation fractionnée. On décrit les débuts des techniques de trempe utilisées pour examiner les équilibres de phases de haute température, et des appareils qui pouvaient atteindre des pressions relativement fortes, et la reconnaissance du rôle des produits volatils dans la synthèse minérale et la croissance. Les développements majeurs des appareils à haute pression comprennent les enceintes à pression gazeuse, chauffées intérieurement ou extérieurement, les enceintes à pression de confinement par milieu solide, les presses simples et les cellules de haute pression à enclume de diamant apparentées. Des conditions équivalentes à celles de la limite noyau-manteau peuvent maintenant être obtenues en laboratoire. 2e partie : les rapides développements des appareils à haute pression et haute température ainsi que la grande variété des techniques de caractérisation laissent penser qu'en minéralogie expérimentale, des efforts doivent être portés dans au moins huit domaines majeurs de la recherche fondamentale. Ils comprennent (1) la synthèse et la caractérisation des minéraux et assemblages de minéraux stables dans le manteau et le noyau, (2) la mesure de la structure cristalline simultanément à hautes pressions et hautes températures, (3) la détermination de la structure des liquides silicatés et le développement de théories pour la nucléation et la fusion, (4) la cinétique de transfert de masse dans les cristaux et les liquides y compris la zonation des cristaux, l'ordre-désordre, la métasomatose, l'agrégation, la convection et le mélange des magmas, ainsi que la diffusion et l'infiltration des éléments à travers des milieux poreux sous contrainte et pression hydrostatique, (5) l'étude des matériaux de dimensions minuscules, spécialement la masse des roches ignées, les sédiments marins, les fibres et les argiles, (6) la caractérisation des minéraux organiques tels que ceux se trouvant dans le charbon et en particulier la détermination de l'influence des organismes vivants sur la croissance des cristaux inorganiques (biominéralisation), et (7) l'étude des systèmes silicatés dans l'hydrogène à basses pressions, simulant la condensation et l'agrégation dans la terre primitive. Le défi du futur est principalement la découverte de ressources minérales pour les besoins du genre humain. La recherche fondamentale dans (8) les principes de la concentration des éléments est considérée comme la contribution la plus importante de la part des minéralogistes expérimentaux pour la génération future.