1983
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Hubert Bari et al., « La dervillite, Ag2AsS2, nouvelle définition de l'espèce », Bulletin de Minéralogie, ID : 10.3406/bulmi.1983.7732
La dervillite a été décrite en 1941 sur la base d'une étude goniométrique de minuscules cristaux (≤0,3 mm) et d'une analyse qualitative indiquant la présence de Pb, S et Sb, peut-être aussi Bi. Un nouvel examen de l'échantillon type a montré que les données chimiques étaient fausses, et basées sur des essais qui n'ont manifestement pas été menés sur des cristaux de dervillite, mais sur l'une ou l'autre poudre préparée pour des travaux aux rayons X. La confusion était due aux circonstances particulières causées par l'évacuation de l'Université de Strasbourg en 1939, au cours de ces recherches sur la dervillite. Le spécimen holotype de Sainte-Marie-aux-Mines (Haut-Rhin, France) (Mus. Nat. Hist. Nat. Paris, n° 1531) est le seul connu et contient quelques cristaux. Une étude de quatre d'entre eux a permis une redéfinition complète de l'espèce. L'étude goniométrique confirme les mesures effectuées sur un cristal en 1935 et son identité avec ceux qui ont servi à cette présente étude. La dervillite est monoclinique, P2/a, avec : a = 6,833 ; b = 12,932 ; c = 9,638Å ; β = 99°33', en parfait accord avec les mesures goniométriques. Les principales raies du diagramme de poudre sont : 3,075 (10) 013 ; 3,019 (8) 201, -132 ; 2,843 (5) -141, 023 ; 3,251 (3) -211 ; 2,659 (3) 230. Le pouvoir réflecteur de la dervillite est un peu plus faible que celui du groupe de la tétraédrite. VHN 19,5 kg/mm2 pour un poids de 50-100 g. L'analyse à la microsonde donne : Ag = 61,39 %, As = 19,35 %, S = 18,06 %, ∑ = 98,48 % ; le déficit observé est probablement dû à une perte en arsenic en raison de réchauffement sous le faisceau électronique. Pb, Sb et Bi n'ont pas été détectés. Ces résultats conduisent à la formule Ag2AsS2. La densité n'a pu être mesurée du fait du manque de produit. Sur la base de la formule Ag8As4S8 et Z = 2, dcalc. is 5,62. Une étude de la structure est en cours. Le spécimen holotype et une section contenant quelques cristaux sont conservés au Muséum National d'Histoire Naturelle de Paris. Une autre section polie contenant un cristal de dervillite est conservée à l'Ecole Nationale Supérieure des Mines de Paris.