1960
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Daniel Lagache, « Situation de l'agressivité », Bulletin de psychologie (documents), ID : 10.3406/bupsy.1960.8450
I. — Methode On se propose de situer l’agressivité par rapport aux autres tendances fondamentales, et surtout, ainsi que l’exige toute théorie des tendances fondamentales de l’homme., dans une perspective interpsychologique. II. — Le concept d’agressivité et certains concepts connexes C’est l’agressivité qui nous concerne, constituant une unité d’intention ou de sens par rapport à la diversité illimitée des agressions. Ainsi, prises à leur valeur faciale, des activités peuvent être considérées comme non-agressives mais s’intégrent dans un projet plus ample d’agression. Le sado-masochisme est la transposition intersubjective de l’agressivité chez l’homme, principalement sous la forme des intentions de domination-soumission, en étroite liaison avec le narcissisme. III — Narcissisme et sado-masochisme Le modèle du «conflit défensif» étant la pièce maîtresse de l’anthropologie analytique, il importe de situer l’agressivité par rapport à ses diverses facettes. On introduit la distinction entre l’agressivité primaire du besoin et l’agressivité secondaire de la demande (sado-masochisme). La «frustration externe» est décrite comme refus, l’agressivité de la demande comme revendicative. Le désir est refoulé sous la forme sado-masochique de la demande. Le refoulement lui-même infléchit l’agression en compulsions défensives aboutissant à une auto-destruction partielle. Le retour du refoulé met nécessairement en cause la revendication. Le défoulement suppose la résolution du conflit défensif qui, sous l’angle de l’agressivité, apparaît comme un conflit persécutif. V. — Agressivite et pulsions de vie : vitalite, sexualite, amour Ce chapitre a pour but de situer l’agressivité par rapport au concept freudien de «pulsions de vie ». Selon l’auteur, Freud a négligé l’évidence de l’indifférenciation de la vitalité, de l’activité et de l’agressivité au profit de l’hypothèse d’entités isolées, la sexualité et l’agressivité. Ce qu’il y a de spécifique dans la dimension sado-masochique de la sexualité, c’est son lien avec le décalage génétique de la sexualité, décalage biologique (sexualité infantile) et social (adolescence). Le sado-masochisme «moral» semble une constante du sado-masochisme érogène. Il est enfin proposé une conception pluraliste de l’amour, attachement à l’objet dont les formes les plus typiques sont l’attachement masochique, l’attachement sadique, et l’amour d’union, neutralisation du sado-masochisme et conciliation des narcissismes respectifs. V. — Agressivité et pulsions de mort On y examine la situation de l’agressivité par rapport aux pulsions de mort. Le concept de «pulsion de mort» est considéré comme l’unité formelle de plusieurs idées connexes mais non identiques. On envisage le rapport de l’agressivité avec le principe de constance, la mort comme propriété de la vie, les tendances auto-destructrices. L’auto-destruction peut être active ou passive. L’hypothèse d’une tendance primaire à l’auto-destruction est discutée à propos du besoin corporel et du grattage. Les préférences de l’auteur vont à un masochisme primitif sinon primaire, passif et non actif, lié à la dépendance passive de l’enfant et au principe de constance.