2004
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Dominique Méda et al., « Les pères, entre travail et familles [Les enseignements de quelques enquêtes] », Revue des politiques sociales et familiales (documents), ID : 10.3406/caf.2004.2782
Dans tous les pays, les usages du temps restent différenciés selon les sexes. Si l’écart dans les temps consacrés aux activités domestiques par les hommes et les femmes s’est réduit sur longue période, cette évolution doit peu de choses à un investissement plus fort des hommes. Cela est particulièrement vrai des tâches familiales ou du temps passé avec les enfants. L’arrivée d’un enfant affecte beaucoup moins fortement l’activité professionnelle des pères que celle des mères. Pourtant, on constate qu’une partie des pères, notamment les plus diplômés d’entre eux, développent des discours et des comportements qui se rapprochent de ceux des mères – déclarant notamment qu’ils ont réduit leur temps de travail à l’occasion de l’arrivée d’un enfant – et se plaignent également de manque de temps pour leurs enfants et de difficultés de conciliation. Les hommes sont-ils « contraints » , notamment par leur engagement professionnel, de moins s’occuper des enfants que les mères, augmenteraient ils leur investissement paternel s’ils disposaient de plus de temps ? L’expérience de la réduction du temps de travail permet d’apporter quelques réponses à cette question. Un des résultats importants est que, lorsqu’ils ont connu une réduction de leur temps de travail, les pères se sont plus occupés de leurs enfants, et ce d’autant plus que leurs conjointes travaillaient à plein temps et n’avaient pas elles-mêmes connu de RTT.