À qui confier mon bébé? [Pratique et développement de l’accueil des enfants d’âge préscolaire en Espagne]

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2006

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Maria González et al., « À qui confier mon bébé? [Pratique et développement de l’accueil des enfants d’âge préscolaire en Espagne] », Revue des politiques sociales et familiales (documents), ID : 10.3406/caf.2006.2201


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Résumé En Fr

Where do I leave my baby ? Use and development of early childcare in Spain. Since the beginning of the 1990s, there has been a steady increase in childcare coverage for children aged 0-3 in Spain. The coverage has risen from 4 % in 1992 to 13,5 in 2004. Despite this positive trend, the supply of childcare services for the under-3 is among the lowest in Western European countries. This situation is particularly negative for a country that presumably aims at encouraging female employment (45 % in 2004) and promoting the reconciliation between family responsibilities and paid employment. The short supply has often been accounted for by cohesive family structures and strongly embedded moral obligations for family care, which have indirectly prevented the state from interfering in family matters. In this paper we challenge the cultural explanation with the argument that the use and development of childcare is mainly associated with women’s material constraints at the individual level and with the characteristics of the municipalities at the aggregate level.

En Espagne, depuis le début des années quatre-vingt-dix, les modes d’accueil non parentaux des enfants âgés de 0 à 3 ans n’ont cessé de se développer. La prise en charge de cette tranche d’âge s’est accrue, passant de 4 % en 1992 à 13,5 % en 2004. Malgré cette tendance positive, l’offre d’accueil des très jeunes enfants est l’une des plus faibles des pays de l’Europe occidentale. Cette situation est particulièrement négative dans un pays qui a pour objectif affiché d’encourager l’emploi des femmes (45 % en 2004) et de promouvoir la conciliation entre les responsabilités familiales et l’emploi rémunéré. Cette faiblesse de l’offre a souvent été attribuée à l’existence, en Espagne, de fortes structures familiales et à l’obligation morale, profondément ancrée, de privilégier la garde familiale. Ainsi, indirectement, l’État a été empêché d’intervenir dans l’ordre familial privé. Dans cet article, cette explication culturelle est remise en cause par une analyse de l’utilisation et du développement des services pour les jeunes enfants. Le développement des modes d’accueil est principalement lié, au niveau individuel, aux contraintes matérielles des femmes et, au niveau collectif, aux caractéristiques des municipalités.

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