Maternage et politiques d’intervention précoce au Royaume-Uni. Biologisation et reproduction des inégalités de genre, de classe et de race

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2020

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Rosalind Edwards et al., « Maternage et politiques d’intervention précoce au Royaume-Uni. Biologisation et reproduction des inégalités de genre, de classe et de race », Revue des politiques sociales et familiales, ID : 10.3406/caf.2020.3410


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Résumé En Fr

This article shows how the use of neurosciences in the concepts and practices of early intervention in young children reproduces inequalities through two main processes : conferring a protective role on disadvantaged mothers (buffer effect), presumed to overcome the effects of an environment that is generally detrimental to their children, and expunging social divisions, while at the same time integrating a set of inequalities. A certain conception of attachment theory supported by that developed by John Bowlby in the years 1930– 1940 perpetuates gender inequalities by introducing a culture of ‘ intensive parenting’, associated with a discourse on brain development. Class distinctions are also strengthened by early intervention and the concepts derived from the neurosciences that present poor mothers and children as biologically and culturally different people. In parallel, early intervention tends to transmit inequalities linked to ethnicity through Eurocentric conceptions of ideal educational roles and practices.

Cet article montre comment l’utilisation des neurosciences dans les concepts et les pratiques d’intervention précoce auprès de jeunes enfants reproduit les inégalités au moyen de deux processus principaux : en conférant aux mères défavorisées un rôle protecteur (buffer effect), supposé surmonter les effets d’un environnement globalement préjudiciable à leurs enfants, et en effaçant les divisions sociales, tout en intégrant, dans le même temps, un ensemble d’inégalités. Une certaine conception de la théorie de l’attachement s’appuyant sur celle élaborée par John Bowlby dans les années 1930-1940 perpétue les inégalités de genre en introduisant une culture de la «parentalité intensive » , associée à un discours sur le développement cérébral. Les distinctions de classes sont également renforcées par l’intervention précoce et les concepts issus des neurosciences qui présentent les mères et les enfants pauvres comme des êtres biologiquement et culturellement différents. Parallèlement, l’intervention précoce tend à transmettre les inégalités liées à l’appartenance ethnique par des conceptions eurocentrées concernant les pratiques et les rôles éducatifs idéaux.

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