2003
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Georges Passerat, « Les outrances verbales d’un troubadour : le cas du Spirituel toulousain Raimon de Cornet », Cahiers de Fanjeaux, ID : 10.3406/cafan.2003.1808
Le frère Raimon de Cornet figure parmi les premiers lauréats du Gai Saber de Toulouse et mérite le titre de «dernier troubadour ». A côté de ses poésies à la Vierge ou de ses chansons d’amour, ses nombreux sirventés le rapprochent des meilleurs satiristes occitans, dans le style du troubadour Pèire Cardenal. Sa fameuse versa dépeint la société de son temps et dénonce crûment les vices du clergé. Dans sa trufa libertine et anticonformiste, il fait preuve d’une grande liberté de ton pour décrire ses aventures galantes et exprimer les tourments de son corps torturé par le désir. Enfin, dans les trois poèmes de son «Joy spirituel », il se fait le défenseur inconditionnel des béguins et met sa plume poétique au service des disciples de Pierre Jean-Olieu. Ses attaques contre le pape Jean XXII s’apparentent aux libelles les plus virulents émanant des milieux spirituels languedociens ou catalans.