2009
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Henri Gilles, « Les moines à l’université. L’exemple toulousain au XIVe siècle », Cahiers de Fanjeaux, ID : 10.3406/cafan.2009.1971
Pendant longtemps les moines s’étaient vu interdire de quitter leur cloître pour aller étudier au-dehors la physique et les lois. Cette interdiction commence à ne plus être respectée dès la fin du XIIIe siècle, si bien que le pape Benoît XII impose aux abbés d’envoyer un certain nombre de leurs moines étudier théologie et droit canonique dans les universités. À Toulouse, la quasi totalité des régents en droit canon sont des moines ou des chanoines de Saint-Augustin ; quant aux moines-étudiants, à la fin du XIVe siècle, ils constituent 9,6 % de l’ensemble de la population estudiantine, proportion qui se monte à 16 % chez les apprentis canonistes. Ces étudiants sont accueillis dans des collèges, construits par certains ordres : Collège Saint-Bernard pour les cisterciens, de Moissac pour les Clunisisens, Saint-Raymond pour les chanoines de Saint-Augustin. Les Mendiants résident dans les couvents de leurs ordres (Jacobins, Augustins, Carmes) où la plupart rejoignent l’enseignement de la théologie. Les canonistes vont entendre leurs maîtres dans les auditoires prévus à cet effet, situés dans le bourg de Toulouse. Ils sont obligés de respecter les statuts de l’Université et peuvent le cas échéant observer, en dehors des exercices scoaires, les prescriptions de leur règle monastique. Les régents moines ou chanoines assument tous les devoirs de leurs charge et il leur arrive, à ce titre, de se mêler à la vie urbaine : certains ont été assesseurs de capitouls ou ont représenté l’uni¬ versité aux États de Languedoc.