2012
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Gisèle Dumas, « L'alliance de la prière et de la musique : le motet Panthéon/ Apollinis/[Quadruplum]/Zodiacum/In omnem terram de B. de Clugni (milieu XIVe siècle) », Cahiers de Fanjeaux, ID : 10.3406/cafan.2012.2139
L’alliance de la prière et de la musique : le motet Pantheon/Apollinis/[Quadruplum]/Zodiacum/In omnem terram de B. de Clugni (milieu XIVe siècle). Dans ce motet composé vers le milieu du XIVe siècle dans le contexte de la chapelle pontificale d’Avignon, B. de Clugni élabore une réflexion sur le chant, la prière et la musique. Revendiquant l’Ars Nova à travers la nature même de cette pièce, il légitime la pratique de cette polyphonie savante et raffinée face au plain-chant, en s’appuyant sur la tradition pythagorico-platonicienne et biblique telle qu’elle a été reformulée par Boèce. Celle-ci définit à la fois le chant comme mode normal d’expression de la prière, et la science musicale ou « harmonie » (ars musicae) comme voie d’accès à la connaissance divine. Ainsi, comme le montre l’analyse poétique et musicale du motet, se met en place un mouvement cyclique où l’harmonie, tirant son origine de Dieu et s’exprimant en termes musicaux et numériques, doit revenir à Dieu grâce à la louange chantée par les musiciens. Ce faisant, B. de Clugni valorise les fondateurs de l'Ars Nova, contemporains de Clément VI, et identifie l’ensemble des musiciens - théoriciens, compositeurs, chantres - en tant que corporation (groupe socioprofessionnel) dont la fonction est l’expression de la prière.