2012
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Geneviève Hasenohr et al., « Umplirse et sobreondar : dire la participation au divin en langue d’oc. Le Liber divini amoris (XIVe siècle) », Cahiers de Fanjeaux, ID : 10.3406/cafan.2012.2154
La métaphore du débordement (umplirse, trop, sobreondar) mise en œuvre dans le Liber divini amoris (British Library, Egerton, ms 945 ; Quercy-Agenais, vers 1320) pour décrire la vie mystique, fait l’objet d’une double approche. La première, philologique, l’envisage dans son fonctionnement au sein du discours religieux, dégage ses origines scripturaires, discute les formulations parallèles, met en relief la portée théorique de ses implications et montre, pour finir, comment la langue d’oc retrouve par son intermédiaire, dans sa complexité et sa profondeur, la théologie de l’épectase élaborée par Grégoire de Nysse au IVe siècle. La seconde, après avoir rappelé la relation complexe de la psychanalyse au « fait mystique », l’envisage dans son fonctionnement psychique au sein même d’une organisation de l’écriture qui se révèle mimétique ; elle explore les enjeux de choix linguistiques visant à rendre compte de l’expérience d’un débord par essence indicible ; elle propose, se tenant hors de toute école, un point de vue qui embrasse une lecture du discours religieux avec les ressorts intrapsychiques auxquels ce dernier fait écho et dont il rend compte, de point en point, d’une manière éclairante.