2018
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Georges Passerat, « Les reliques de l ’ancienne abbaye cistercienne de Grandselve », Cahiers de Fanjeaux, ID : 10.3406/cafan.2018.2285
Sur le site de l’ancienne abbaye cistercienne de Grandselve (Grandissilva) on ne trouve plus aucun vestige archéologique du fait de la destruction des bâtiments monastiques (église-abbatiale, cloîtres...). Seuls sept reliquaires dorés, datés des années 1250, ont été mis à l’abri et ce trésor d’orfèvrerie est conservé depuis deux siècles dans l’église paroissiale de Bouillac (canton de Verdun-sur-Garonne, Tam-et-Garonne). À partir des inventaires établis au XIXe siècle, on peut se faire une idée du contenu des quatre châsses reliquaires en forme d’églises. Les trois reliquaires, dits « phylactères », en forme de tour (reliquaire de la Sainte-Epine), de tables de la Loi (la Vraie-Croix) et de forme discoïdale sont ornés de plaques en métal (argent, cuivre) sur lesquelles est gravée, en belle écriture onciale, la liste des reliques qu’ils contiennent. À l’intérieur des coffrets de bois recouverts de cuivre émaillé se trouvent aussi des papyrus permettant d’identifier les fragments enveloppés de tissus précieux. En plus des ossements, sont présents des végétaux (arbres sacrés), des minéraux (pierres, terre des liquides (eau, sang, huile) et de nombreux tissus (vêtements liturgiques). De cet ensemble hétéroclite se dégage l’impression que l’abbaye voulait affirmer sa puissance spirituelle, en développant le culte des saints cisterciens (saint Bernard et autres abbés célèbres). La châsse de sainte Livrade offre une trace de culte populaire lié à l’histoire religieuse de la Gascogne.