2019
Copyright PERSEE 2003-2023. Works reproduced on the PERSEE website are protected by the general rules of the Code of Intellectual Property. For strictly private, scientific or teaching purposes excluding all commercial use, reproduction and communication to the public of this document is permitted on condition that its origin and copyright are clearly mentionned.
Esther Dehoux, « «Bien vos connois au cors et au visage, as poinz quarrezet as leës espaules» : autour des enseignes de pèlerinage à l’effigie de Guilhem, guerrier saint de Gellone », Cahiers de Fanjeaux, ID : 10.3406/cafan.2019.2343
Cinq enseignes de pèlerinage à l’effigie de Guilhem de Gellone sont parvenues jusqu’à nous. Retrouvées à Paris, Londres et Haarlem, elles sont toutes datées du XIIIe siècle et offrent une même image de Guilhem : un saint résolument guerrier, en armes et à cheval. D’autres combattants du sanctoral ont fait l’objet de broches, tels Adrien, Gérard de Brogne, Georges ou Quirin de Neuss. Guilhem se distingue par la précocité des pièces à son image, mais aussi par le fait que l’on ne connaisse aucune enseigne à son image pour les derniers siècles du Moyen Âge, alors que le nombre de ces objets augmente fortement. L’explication peut venir du fait que le modèle de sainteté incarné par Guilhem a pu séduire aux XIe-XIIIe siècles, mais qu’il se trouve concurrencé, voire dépassé, par d’autres ensuite. De fait, aussi héroïque et saint soit-il, Guilhem n’en a pas moins fini sa vie sous la bure. Il ne peut pas tenir la comparaison avec d’autres, tel saint Georges, qui s’impose comme le parangon de la chevalerie, concurrence. C’est d’ailleurs pour cela que les religieux de Gellone, quand ils relancent le culte et le pèlerinage au début de l’époque moderne, renouvellent l’image de Guilhem et le montrent à cheval, les armes à la main, affrontant son adversaire, comme saint Georges.