2019
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Georges Passerat, « La guerre sainte dans l'Anonyme de la croisade albigeoise », Cahiers de Fanjeaux, ID : 10.3406/cafan.2019.2348
Dans la seconde partie du texte occitan de la Chanson de la croisade albigeoise (La Canso), l’auteur anonyme, fervent patriote toulousain, commente les événements qui se déroulent depuis la défaite de Muret (1213) et le concile de Latran (1215) jusqu’aux sièges successifs de Toulouse et l’arrivée du fils du roi de France (1219). Le lecteur voit défiler des scènes de guerre à outrance, entrecoupées de longs débats (dans l’entourage de Simon de Montfort comme au Capitole de Toulouse), accompagnées de prédications mises sur les lèvres des prélats qui soutiennent la croisade. Les légats pontificaux, représentant le pape, sont particulièrement visés lorsqu’ils reprennent à l’envi les thèmes classiques de l’idéologie de la guerre sainte : l’appel au massacre ou l’offre de l’indulgence plénière pour les guerriers morts au combat. Ce troubadour anticlérical fait partie de ces auteurs qui refusent l’idéologie du glaive et qui veulent défendre le vrai christianisme de paix comme les valeurs du Paratge, autre nom de la courtoisie qui caractérise la civilisation occitane.