2021
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Nicolas Sarzeaud, « Exposer des moulages. La campagne de substitution des sculptures des jardins de Versailles », Les cahiers de Mariemont (documents), ID : 10.3406/camar.2021.1738
En 2013, Milon de Crotone retrouvait la place que lui avait attribuée Louis XIV, à l’entrée du Tapis Vert des jardins de Versailles. Pas le marbre de Puget : mis à l’abri au musée du Louvre dès le début du XIX e siècle, il est trop précieux pour être exposé aux intempéries. C’est un moulage du chef-d’œuvre, en résine agglomérée à de la poudre de marbre, qui a été placé sur le socle de l’original. Celui qui veut voir le Milon de Puget a donc le choix entre le Louvre et Versailles, pour voir soit l’œuvre originale soit l’œuvre dans son lieu original. Cette opération a pris place dans une campagne plus large de mise à l’abri et de substitution des originaux par des moulages, depuis 2008. Or, loin d’une dispersion de l’aura, ces moulages répondent à la mission qui leur a été attribuée, retransmettre l’expérience de l’œuvre d’art : juchés sur leurs socles, présentés par un cartel, ils sont photographiés par le public qui en majorité ignore qu’il s’agit de reproductions. Quel est le statut de ces objets ? Que fait-on des moulages lorsqu’on les expose ? Pour le comprendre, nous avons interrogé le public et les professionnels sur l’exposition et la conservation de ces moulages.