1994
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Jean-Claude Bodéré et al., « A propos d’initiatives empiriques en matière de renforcement des cordons littoraux : l'utilisation des produits de dragage et de déroctage des ports de pêche sud-finistériens », Cahiers Nantais (documents), ID : 10.3406/canan.1994.1594
La tempête des 16-17 décembre 1989 a soulevé des vagues énormes qui ont franchi, dans les secteurs les plus exposés, la crête des cordons dunaires protégeant les basses terres, au sud du Pays Bigouden. Des brèches sont apparues et les eaux marines qui s'y engouffraient ont occupé d'anciens marais littoraux drainés au siècle dernier. L’inondation a menacé les bas quartiers de Kérity et de Léchiagat, où la mer a pénétré par les rues débouchant sur le littoral. Dans les zones habitées déjà protégées, des consolidations ont été rapidement exécutées, parfois avec des moyens de fortune, comme à l’est de Kérity, où l’on a colmaté les petites brèches dans le cordon avec des algues échouées sur la plage. Entre Léchiagat et Lesconil, au niveau du Reun et de Kersauz, le rempart dunaire, affaibli par des carrières implantées sur son revers après la dernière guerre, a cédé en deux points sur une grande longueur (100 à 200 m) et les sables ont été entraînés dans la dépression. Dès que le niveau des eaux a commencé à baisser, ces sédiments ont été repoussés au bulldozer, afin de former une crête pour éviter de nouvelles inondations. Par la suite, le matériel dragué dans le port du Guilvinec-Léchiagat a été utilisé pour renforcer cette barrière. Des matériaux graveleux ont été aussi utilisés pour l’exhaussement des cordons à l’est du Guilvinec, et on a profité des stocks disponibles pour remblayer le revers du cordon à l’est de Léchiagat et en relever le niveau. Les matériaux arénacés et les roches extraites du port de Lesconil, plus à l’est, ont également été employés pour consolider le cordon dunaire à l’ouest de cette agglomération. Pour cela, des produits de déroctage ont été déversés dans une ancienne carrière et le tout a été reprofilé avec les sables mis en réserve lors du décapage initial. Après les tempêtes de l’hiver 89-90, les problèmes de défense contre la mer à l’ouest de Lesconil ont donc été réglés grâce à des solutions originales dont les communes voisines, en particulier celle de Loctudy, pourraient s’inspirer, afin de ne pas artificialiser exagérément leurs paysages littoraux.