Les armements industriels bretons face à la crise des pêches maritimes : stratégies et restructurations (1973-1994) / Industrial Breton ship owners confronted with deep sea fishing crisis : strategies and restructurations (1973-1994).

Résumé En Fr

At the origin of the prosperity of the large Breton fishing ports, the industrial trawler fleet companies in the past twenty years have found themselves confronted with a series of crises that they were only able to overcome, until recently, by adopting new fishing strategies based on improvement of productivity volume and reduction of operating costs. Unfortunately, all these efforts, demanded numerous sacrifices from the whole of the maritime community, have recently been undermined by a new crisis of exceptional gravity : the dwindling of fish resources in Community waters that effect profit margins of the industrial and semi-industrial trawlers, and, in addition, the opening of the European market to foreign supplies, which have exerted an unprecedented downward pressure on the price of fish. Already weakened by former crises, short of their own capital funds, abandoned by their banks, and hounded by creditors, the Breton industrial trawler fleet owners today have their backs to the wall. Some have gone under, others are diversifying or reconverting, many abandon their family structures and invite capital support from transformation or merchant sources. The new shareholders are often foreign groups that have an access to fishing quotas and the French market, and which do not hesitate to engage in radical restructuration that have a negative influence on the economic and social balance of some of the ports.

A l’origine de la puissance des grands ports de pêche bretons, les sociétés d’armement au chalutage industriel se trouvent confrontées depuis une vingtaine d’années à une série de crises qu’elles n’ont pu surmonter, jusqu’à une époque récente, qu’en développant de nouvelles stratégies dépêché basées sur la recherche de gains de productivité et sur la réduction des charges d’exploitation. Malheureusement, tous ces efforts sont, depuis peu, menacés par une nouvelle crise d’une gravité exceptionnelle : à la raréfaction de la ressource dans les eaux s’ajoutent, non seulement la libération des échanges intracommunautaires, mais également l’ouverture du marché européen aux approvisionnements extérieurs, ce qui engendre un effondrement des cours sans précédent. Déjà affaiblis par les crises antérieures, dépourvus de fonds propres, lâchés par leurs groupes bancaires, tenaillés par les créanciers, les armements bretons au chalutage industriel sont aujourd’hui exsangues : certains disparaissent, d’autres se diversifient ou se reconvertissent, beaucoup abandonnent leur structure familiale et s’ouvrent à des capitaux extérieurs issus de la transformation et du négoce. Les nouveaux actionnaires sont souvent des groupes étrangers qui accèdent aux quotas et au marché français et qui n’hésitent pas à engager des restructurations drastiques préjudiciables à l’équilibre économique et social de certains ports.