1973
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René-Édouard Dubois, « Un problème de développement urbain : le Kef (Tunisie) », Les Cahiers d'Outre-Mer, ID : 10.3406/caoum.1973.2654
Dans un pays où l'agglomération tunisoise concentre près de 20 % de la population et où la zone côtière, privilégiée pour le tourisme balnéaire, bénéficie de la priorité dans les investissements d'équipement, le Kef (25 000 hab.) fait preuve d'une certaine originalité. Chef-lieu d'un gouvernorat de l'intérieur, rural, pauvrement mis en valeur, soumis à un accroissement démographique de 3 % l'an et surpeuplé par rapport à ses ressources actuelles, cette ville qui s'enorgueillit d'un long passé urbain est aujourd'hui l'une des rares cités susceptibles de devenir un pôle de développement pour les hautes plaines tunisiennes. Cela se voit dans l'ampleur des migrations, accélérées depuis l'Indépendance, d'où l'intérêt apporté à leur étude (composition familiale et socio-professionnelle, détermination de la zone de recrutement, donc d'influence spatiale de la ville, etc.) et à celle de leurs répercussions sur la vie urbaine (accroissement du chômage, dépendance envers l'Etat, déracinement d'une masse d'habitants, transformations du paysage urbain...). Des efforts ont été entrepris, aussi bien pour résoudre les problèmes du Kef que pour renforcer son rôle de centre directeur, soit par des réformes de structures (coopératives) soit par mobilisation des possibilités locales. Mais les résultats sont restés médiocres car la ville se heurte à des problèmes fondamentaux qui, une fois analysés, s'avèrent être ceux de beaucoup de cités du Tiers-Monde.