1997
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André Vigarié, « L’évolution des sociétés portuaires et la démaritimisation des villes ports en Europe continentale du nord-ouest », Cahiers de sociologie économique et culturelle (documents), ID : 10.3406/casec.1997.1702
La notion de maritimisation n’est pas récente ; elle recouvre toutes formes de pénétration et de modelage d’une société ou d’un groupe par les influences de la mer, des navires, des activités portuaires : organisation économique, sociale, mentalités, comportements, vision du monde extérieur, etc. Or, depuis le milieu du XIXe siècle, l’évolution de la vie océanique a modifié les aspects de cette maritimisation des villes-ports. Ce fut d’abord la phase patricienne dominée par les bourgeoisies du négoce lointain et de l’armement, avec les répercussions qui s’en suivent sur la main d’œuvre des quais et des flottes, sur le peuplement urbain par conséquent. Puis cette structure se désorganise, avec la progressive perte du pouvoir de gestion des bourgeoisies de la mer, qui se produit avec quelques nuances selon les ports français ou hanséates. La montée de nouvelles formes d’autorité, l’effondrement moderne des effectifs de marins et d’ouvriers des quais, la pénétration vigoureuse d’influences continentales dans le commandement du commerce maritime, conduisent à l’affaiblissement de l’ancien pouvoir de décision des vieilles cités de la mer sur leur port, et provoquent une démaritimisation de ces villes portuaires, dont il faudrait mesurer les répercussions sur les échanges océaniques.