2001
Copyright PERSEE 2003-2023. Works reproduced on the PERSEE website are protected by the general rules of the Code of Intellectual Property. For strictly private, scientific or teaching purposes excluding all commercial use, reproduction and communication to the public of this document is permitted on condition that its origin and copyright are clearly mentionned.
Bruno Lecoquierre, « Le Sahara, terre mythique d’exploration », Cahiers de sociologie économique et culturelle (documents), ID : 10.3406/casec.2001.859
Les déserts, et parmi ceux-ci tout particulièrement le Sahara, véhiculent un certain nombre de représentations et de «valeurs» qui attirent d’autant plus nos contemporains que leur mode de vie en est éloigné. La démonstration en a été faite, s’il en était besoin, à la suite de la mort de Théodore Monod, en novembre 2000. On a oublié que ce naturaliste-voyageur avait parcouru presque anonymement le désert pendant plus de 65 ans avant qu’une émission de télévision le fasse découvrir au grand public en 1989. Le désert, produit phare des agences de voyage, est synonyme de liberté, simplicité, beauté, retour à l’essentiel. Ces représentations s’appuient sur un milieu et des paysages exceptionnels mais aussi sur la figure et l’action de quelques voyageurs illustres tels Théodore Monod, Ernest Psichari, Charles de Foucauld, Henri Lhote, Isabelle Eberhardt ou Odette du Puygaudeau. La littérature a, elle aussi, magnifié le désert : Saint-Exupéry, Frison-Roche ou Le Clézio en sont les héros. Le Sahara, terre incomparable d’exploration, a été le cadre d’un certain nombre de destinées exceptionnelles dont la réalité est pourtant souvent éloignée de l’image qui en est demeurée. L’objet de cet article pourrait ainsi consister à confronter le mythe et la réalité à travers l’évocation de quelques grandes figures sahariennes dont Théodore Monod était sans doute le dernier représentant.