2004
Copyright PERSEE 2003-2023. Works reproduced on the PERSEE website are protected by the general rules of the Code of Intellectual Property. For strictly private, scientific or teaching purposes excluding all commercial use, reproduction and communication to the public of this document is permitted on condition that its origin and copyright are clearly mentionned.
Christian Le Roy, « Lieux de mémoire en Lycie », Cahiers du Centre Gustave Glotz, ID : 10.3406/ccgg.2004.856
En s’appuyant sur les concepts de «mémoire de l’invisible» et de «mémoire historienne» récemment définis par J.-P. Vernant, sur celui de «lieux de mémoire» décrit par P. Nora, et enfin sur les travaux de G. Dumézil et M. Halbwachs, on démontre que la civilisation lycienne (Anatolie du Sud-Ouest) a consciemment élaboré, aux époques classique et hellénistique (Ve-IIe siècle avant J.-C.), une tradition mythique et une organisation de l’espace cultuel qui lui ont permis, au sein d’une hellénisation étendue, de conserver son identité anatolienne. On a tenté de définir les instruments (mythes pré-achéménides, épopée homérique) et les signes visibles (insertion des anciens monuments cultuels dans une architecture hellénisée) mis en oeuvre à cette fin. C’est dans la synthèse provisoirement réussie des anciennes traditions anatoliennes et des apports de l’hellénisme que réside l’originalité lycienne.