2010
Copyright PERSEE 2003-2023. Works reproduced on the PERSEE website are protected by the general rules of the Code of Intellectual Property. For strictly private, scientific or teaching purposes excluding all commercial use, reproduction and communication to the public of this document is permitted on condition that its origin and copyright are clearly mentionned.
Sarah Rey, « The scholiasts have done harm enough. Ronald Syme contre Jérôme Carcopino à propos de la IVe Églogue », Cahiers du Centre Gustave Glotz, ID : 10.3406/ccgg.2010.1711
Dans une lettre à Paul Veyne datée de 1964, Ronald Syme reproche à Jérôme Carcopino d’avoir contourné un passage du commentaire de Servius (ad. Egl. IV, 1) au moment-clé de son Virgile et le mystère de la IVe Églogue (1930). En effet, Carcopino a passé sous silence un élément de datation livré par le texte servien : dans le cursus d’Asinius Pollion, dédicataire du poème, il y aurait eu, au dire du scholiaste, un épisode dalmate antérieur au consulat de 40 av. J.-C. Or Carcopino veut croire que le fameux Iam redit et Virgo, lié – d’après lui – au retour de la constellation de la Vierge, fournit le repère chronologique primordial, dans cette Églogue qu’il juge tout imprégnée de pythagorisme. Il fixe avec assurance la date de la paix de Brindes et du départ de Pollion pour Salone. Contre cette thèse, Syme fait état de ses critiques à plusieurs reprises dès 1937 : à ses yeux, la prudence doit être de mise dans l’interprétation des vers de Virgile, où demeurent de nombreuses ambiguïtés, et il est certainement trop aventureux d’essayer de reconstituer le calendrier exact de l’an 40 au jour près.