2013
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Pierre Cosme, « Mères sur le Nil. Les familles de soldats dans l’Égypte romaine », Cahiers du Centre Gustave Glotz, ID : 10.3406/ccgg.2013.1805
La documentation tirée des fortins romains du désert oriental égyptien ne permet pas toujours de distinguer facilement civils et militaires parce qu’il s’agit de documents privés où les soldats sont moins enclins à indiquer leur statut militaire que sur une épitaphe ou une dédicace officielle. Quant à la teneur de la plupart des lettres, elle ne témoigne pas davantage de préoccupations spécifiquement militaires. Il ne faut pas non plus prendre forcément au pied de la lettre le vocabulaire de la parenté employée dans la correspondance conservée sur les ostraca. Père, mère, frère, soeur étaient très fréquemment des termes de courtoisie. En fait, il n’y a que les femmes dont on puisse être sûr qu’elles étaient bien des civiles. Toutefois, celles qui sont les plus représentées dans la documentation du désert oriental ne sont ni les épouses, ni les filles de soldats, mais bien les prostituées. La prostitution était une affaire privée et non pas un service officiel de l’armée.