2001
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Jean-Paul Rocchi, « Baldwin ou les spores perdues de l'Amérique : Conscience de l'origine et origine de la conscience », Cahiers Charles V, ID : 10.3406/cchav.2001.1321
Dans ses retours au pays presque natal, Baldwin confronte l'autobiographie à la fiction, la mémoire individuelle à l'histoire pour réinventer ensemble l'origine, l'identité et la conscience de la diaspora. Sous l'effet d'une écriture réflexive, la notion d'origine se dérobe et cesse d'incarner le point d'ancrage d'une continuité illusoire de l'être. Les dichotomies passé-présent, intérieur-extérieur, devenues caduques, l'identité baldwinienne reconstruit une nouvelle spatiotemporalité dont le centre est occupé par le corps et l'émotion. Cet article étudie le déplacement du texte depuis un cadre historique jusqu'à l'imaginaire de l'écrivain et, en son creux, reproduit symétriquement, le dessin d'autres déplacements : les exils et les transformations de la conscience où, entre identité noire et homosexualité, la perception hallucinée de l'origine dévoile de l'origine son fantasme. Au lieu de la «race», le désir.