1986
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John W. Baldwin, « Qu'est-ce que les Capétiens ont appris des Plantegenêt ? », Cahiers de Civilisation Médiévale, ID : 10.3406/ccmed.1986.2308
Sous l'influence de l'Entente cordiale, de nombreux historiens anglais, français, américains, avant et après la Première guerre mondiale, ont considéré l'acquisition de la Normandie comme un facteur déterminant dans la formation du gouvernement capétien au XIIIe s. A rencontre de cette thèse, nous soutenons que c'est pendant le règne de Philippe Auguste et avant 1204 que la monarchie capétienne a établi ses institutions de base, à savoir un bureau des comptes, un impôt de guerre, des baillis, des assises locales, des archives et une équipe de fidèles conseillers. Le rattachement du duché à la couronne a, certes, augmenté les finances royales de 70 %, mais la contribution normande s'est limitée au renforcement et à l'amélioration des institutions existantes : stabilisation des baillis, emploi plus systématique des enquêtes et enregistrements par écrit pour inventorier les ressources et les droits du roi, enfin élaboration d'une politique forestière. L'apport plantegenêt a donc été plus modeste que ne l'avaient prétendu les historiens de l'Entente cordiale.