1990
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Patrice Uhl, « Farai un vers, pos mi sonelh : la version du chansonnier C (B.N., Fr. 856), la cobla bilingue et le problème du lati ou Tarrababart saramahart dans Guillaume IX d'Aquitaine », Cahiers de Civilisation Médiévale, ID : 10.3406/ccmed.1990.2454
La version de la chanson V de Guillaume IX (Farai un vers, pos mi sonelh) transmise par le ms. C est, d'ordinaire, regardée comme un «rifacimento» tardif privé d'autorité (cf. I. Frank, Romania, LXXIII, 1952). Or, à l'analyse (structure, versification, vocabulaire, etc.), rien ne vérifie formellement cette idée. Une dualité de versions en amont : d'un côté C (type «récit»), de l'autre VNN² (type exemplum), toutes deux «authentiques», et reposant, eu égard au public visé (public de companhos vs. public «courtois»), sur des «stratégies d'écriture» différentes, est parfaitement envisageable. Le lati arabisant de C, qu'une nouvelle lecture permet de référer à une légende musulmane bien connue en Andalus (cf. Coran, II, 96), pourrait ainsi constituer une sorte de «clé», éclairant per aenigmata la version conservée dans ce manuscrit, mais aussi, spéculairement, celle des mss VNN².