1994
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Elisabeth Schulze-Busacker, « Proverbes anglo-normands : tradition insulaire ou héritage européen? », Cahiers de Civilisation Médiévale, ID : 10.3406/ccmed.1994.2598
S'il est vrai que même un proverbe n'est proverbe que pour un certain laps de temps, qu'il est, lui-aussi, lié à une « historicité » que les recueils attestent bien mais dont on fait peu de cas dans la recherche parémiologique, on devrait être en mesure de préciser davantage les termes de son existence. À cette fin ont été examinés ici les proverbes vernaculaires contenus dans trois types de documents écrits entre 1150 et 1350 aux îles Britanniques (y compris les îles et le littoral continental de la Manche), en normand ou anglo- normand. Il en résulte clairement un parallélisme entre le développement de la tradition parémiologique et la tradition littéraire : la traduction des Proverbes de Salomon dans la version de Sanson de Nantuil de 1150 environ reflète la phase de transition entre la tradition parémiologique médiolatine et celle — naissante — des proverbes vernaculaires ; les romans et contes anglo-normands datant de 1150 à 1250 participent aux fluctuations de la mode des Proverbes au vilain ; la Vie du Bienheureux Thomas Elie de Biville par Jean de Saint-Martin, par contre, rédigée vers 1340, est tributaire de la tradition parémiologique de son propre contexte historique, géographique et intellectuel.