1984
Copyright PERSEE 2003-2024. Works reproduced on the PERSEE website are protected by the general rules of the Code of Intellectual Property. For strictly private, scientific or teaching purposes excluding all commercial use, reproduction and communication to the public of this document is permitted on condition that its origin and copyright are clearly mentionned.
Robin Horton, « Judaeo-Christian Spectacles: Boon or Bane to the Study of African Religions? », Cahiers d'Études africaines (documents), ID : 10.3406/cea.1984.2194
R. Horton — Les lunettes judéo-chrétiennes : aubaine ou fléau pour l'étude des religions africaines ? Jusqu'à une date récente, l'étude comparative des religions africaines était dominée par des anthropologues occidentaux de tendance personnelle athée ou agnostique. Cette tendance « orthodoxe » est battue en brèche par une nouvelle vague, en partie africaine, d'ethnologues, théologiens et philosophes d'inspiration chrétienne, qui constituent 1' « opposition dévote » à l'orthodoxie antérieure. Les uns comme les autres ont nécessairement recours à deux niveaux d'interprétation : la « compréhension par traduction », qui permet le passage à 1' « explication approfondie ». Le premier niveau implique l'emploi de procédés ou « recettes » qui, pour les dévots, consistent en un recours pur et simple au discours religieux occidental — ou judéo-chrétien —, tandis que, dans l'explication approfondie, les facteurs « mondains » tels que l'économie, la technologie, les rapports sociaux, etc., sont négligés. R. Horton, reprenant, sur le mode du discours scientifique, les attaques du poète ougandais Ogot P'Bitek, critique avec alacrité le réductionnisme dévot, en se fondant sur l'interprétation factuelle du vécu, infiniment plus divers que ne le présente le discours sur les universaux.