1999
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Nélia Dias, « L'Afrique naturalisée », Cahiers d'Études africaines, ID : 10.3406/cea.1999.1767
II est communément admis que les modes d'exposition des objets dans l'espace des musées ethnographiques nous renseignent tout autant sur les cultures représentées que sur les époques et la culture productrices de ces représentations. Deux techniques expositives dominent de nos jours la présentation des objets africains dans l'espace des musées : le souci de contextualisation avec une dimension ethnographique (musée de l'Homme) et l'approche esthétique (fondation Dapper, musée des Arts africains et océaniens). Cependant, et au-delà de la dichotomie objet ethnographique/objet d'art, force est de constater que dans certains musées, notamment au musée de la Chasse et de la Nature à Paris, nature et culture semblent aller de pair dans la salle d'Afrique. Ainsi, des lances, des armes, des masques et des sculptures sont exposés à côté de têtes d'animaux, d'animaux empaillés, de cornes d'éléphant en ivoire, de peaux d'animaux, le tout présenté sous forme de trophées de chasse. Si nature et culture sont étroitement liées pour ce qui est de l'Afrique, en revanche la salle d'Asie contient essentiellement des objets de culte. À la fin du XXe siècle les objets africains semblent occuper une position inégale face aux productions matérielles des autres régions géographiques : ce sont quelques-uns des aspects de cette situation que cet article entend examiner.