1999
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Tilo Grätz, « La muséification sur place », Cahiers d'Études africaines, ID : 10.3406/cea.1999.1780
Dans cet article, j'ai essayé d'aborder les aspects symboliques et surtout les aspects politiques qui sont souvent négligés dans les descriptions de la création d'un lieu culturel en Afrique. La construction d'une tata-musée était une initiative issue du projet formulé par deux entrepreneurs politiques locaux, mettant en œuvre les ressources de l'État, le budget de la sous-préfecture et celles offertes par un programme de création d'emplois à l'échelle nationale. L'institution du musée était donc prise en charge par certaines personnalités de la commune qui l'exploitent et l'utilisent dans le but d'accroître leur prestige social. La création de ce musée communal fait partie d'une initiative soutenue par les représentants de l'État. Elle doit être envisagée comme le témoignage de la volonté des entrepreneurs intellectuels locaux de revaloriser les héritages culturels. La remise à l'honneur des « traditions » fait également partie d'un nouveau partage des identités locales, développé surtout par des associations de développement et par des politiciens, chefs de parti, qui ont besoin d'un soutien au niveau local et qui, de cette façon, cherchent à renforcer les liens avec leurs électeurs.