2006
Copyright PERSEE 2003-2023. Works reproduced on the PERSEE website are protected by the general rules of the Code of Intellectual Property. For strictly private, scientific or teaching purposes excluding all commercial use, reproduction and communication to the public of this document is permitted on condition that its origin and copyright are clearly mentionned.
Miguel Larrañaga et al., « Volver a nacer : historia e identidad en los monasterios de Arlanza, San Millán y Silos (siglos XII-XIII) », Cahiers d'Études Hispaniques Médiévales, ID : 10.3406/cehm.2006.1975
Le Léon et la Castille constituaient deux royaumes, deux unités politiques dissemblables, dans la seconde moitié du XIIe siècle (1157-1230) et c’est dans ce contexte d’écartement que la Castille envisagera une profonde révision de son passé historique, dont une des clés de voûte a été l’époque comtale et, notamment, la fi gure de son personnage le plus renommé, Fernán González. Le monastère de San Pedro de Arlanza a contribué d’une façon particulièrement active non seulement au développement des légendes à propos du comte mais aussi à l’utilisation de ces narrations en faveur du prestige de l’abbaye et, en même temps, en essayant de placer celle-ci au centre des processus historiques qui tentaient une nouvelle identité politique castillane, y compris une nouvelle version des origines du monastère, en préconisant, avec la falsifi cation des textes, une fondation fi ctive atribuée à Fernán González. Au XIIIe siècle, dans le contexte de la réunifi cation des royaumes, d’autres monastères tels San Millán de la Cogolla et Santo Domingo de Silos, prennent conscience du succès de la stratégie d’Arlanza, d’où la mise en forme d’une concurrence parmi eux pour apprivoiser la fi gure et les traditions du «Buen conde» et en tirer profi t; une fois de plus ils ont recours aux origines, ils mettent en circulation des discours pertinents, une fois de plus ils s’appuient sur la falsifi cation des chartes pour construire des évidences. Le processus dont nous parlons est aussi complexe qu’une seule source ne permet pas de l’éclaircir. C’est à travers l’étude des traces d’information parsemées dans un vaste éventail de sources (chronistiques, littéraires, hagiographiques, documentaires, codicologiques) que nous essayerons de le reconstruire dans le but d’explorer les possibilités de cette approche de recherche.