2011
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Ana Sofia Laranjinha, « Le chevalier désobéissant dans la littérature arthurienne : modèle ou repoussoir ? », Cahiers d'Études Hispaniques Médiévales, ID : 10.3406/cehm.2011.2257
Le roman arthurien est un puissant champ de réflexion sur les rapports de pouvoir, étroits mais tendus, entre le roi et ses chevaliers. Dans Le Conte du Graal, le parcours de Perceval est fondé sur la désobéissance, mais il s’agit là d’un aspect de sa vitalité et de son excellence chevaleresque, qui l’oppose au courtois mais médiocre Gauvain, représentant de la cour arthurienne et de ses limites. Le neveu d’Arthur conserve son rôle et son caractère dans la première phase du cycle arthurien en prose, mais la naissance, dans la Suite du Merlin, du thème de la haine entre les lignages de Lot et Pellinor est à l’origine d’une métamorphose qui s’affirme dans la troisième phase de rédaction du Tristan en Prose et s’achève dans la Quête du Pseudo-Boron (représentée par la Demanda portugaise), où le contraste entre un Gauvain courtois bien que malchanceux et un Gauvain félon découle d’une écriture en deux phases. Le discrédit dans lequel tombe la désobéissance s’explique par la hantise du désordre et de la fi n des temps qui marque la deuxième phase de rédaction de la Demanda.