2002
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Arnaud Ruffier, « Les gap et ziyâfat : une étude surprenante de l'ethnographie soviétique », CEMOTI, Cahiers d'Études sur la Méditerranée Orientale et le monde Turco-Iranien, ID : 10.3406/cemot.2002.1654
L'étude sur les gap et ziyâfat réalisée par l'ethnologue soviétique G. P. Snesariev est l'unique exemple de recherche approfondie consacrée à ces pratiques festives dans la société centre-asiatique traditionnelle. Cette analyse nous a permis d'établir une comparaison entre un modèle traditionnel d'organisation de ces fêtes et leurs formes actuelles. Ce faisant, nous avons pu mieux comprendre l'impact de la soviétisation sur celles-ci. Snesariev, en décrivant la fonction de ces fêtes d'espace d'affirmation des solidarités transversales, montre que l'individu possède une certaine liberté dans ses choix partisans et ce, au sein de sa propre communauté tribale. Cette analyse va également à l'encontre des représentations habituelles du «féodalisme» centre-asiatique présenté tel un modèle parfait de «despotisme ». Durant la période soviétique, loin de constituer une simple survivance folklorique, l'organisation de ces fêtes a permis aux individus d'accomplir une activité partisane individuelle et peut être vue en cela comme une forme de résistance de l'acteur dans un cadre politique totalitaire.