2000
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Jean Cartelier, « De la Théorie générale aux modèles de défaut de coordination : Remarques sur le développement de l'approche keynésienne », Cahiers d'Économie Politique, ID : 10.3406/cep.2000.1277
Thierry Laurent et Hélène Zajdela ont raison de soutenir que la théorie néo-keynésienne conduit à une triple impasse : technique, méthodologique et empirique. La rigidité des prix n'est pas la marque distinctive de l'approche keynésienne. Il n'est pas pour autant acquis que la notion de défaut de coordination soit plus éclairante pour comprendre ce que peut être une démarche keynésienne. Les modèles de défauts de coordination sont issus d'une critique de la théorie de l'équilibre général différente, et sans doute complémentaire, de celle contenue dans la Théorie générale. Ce qui est à la racine de la conjecture de Keynes sur le chômage involontaire n'est ni la rigidité des prix, ni l'incertitude ni la concurrence imparfaite mais bien plutôt l'asymétrie entre entrepreneurs et salariés. Les contributions de Hicks et de Clower sont aussi importantes qu'ambiguës. Il existe cependant un théorème d'existence des équilibres keynésiens, dû à Glustoff (1968), à partir duquel il est possible de réinterpréter les analyses de Hicks et de Clower dans un sens très différent de celui communément admis.