2000
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David Encaoua et al., « Concurrence, innovation et croissance : un modèle de création non destructrice. », Cahiers d'Économie Politique, ID : 10.3406/cep.2000.1293
L'objectif de cet article est d'étudier les liens entre concurrence, innovation et croissance. L'idée essentielle qu'on cherche à capturer est que l'incitation à innover traduit le désir des entreprises d'échapper à la pression concurrentielle sur leurs marchés respectifs. On suppose qu'en innovant, une entreprise possédant un retard technologique sur son concurrent peut dépasser celui ci avec une certaine probabilité ou simplement le rattraper avec la probabilité complémentaire. L'effort de recherche par la firme retardataire est d'autant plus important que la probabilité de dépassement est élevée et que la pression concurrentielle est forte. De même, lorsque des entreprises ont accès à la même technologie, chacune d'elles cherche à gagner le leadership et fournit pour cela un effort de recherche qui croît avec la pression concurrentielle. La dynamique industrielle qui résulte alors du processus d'innovation est plus complexe que celle présente dans les modèles de croissance endogène d'inspiration Schumpeterienne. Au lieu d'une succession de monopoles innovateurs distincts, on obtient des structures de marché qui oscillent entre des états de concurrence technologique frontale et des états de dominance technologique, l'identité du meneur et du suiveur technologiques pouvant alterner au cours du temps. On caractérise à l'équilibre stationnaire du modèle la proportion d'industries qui sont en concurrence technologique frontale et le taux de croissance de l'économie. En utilisant une fonction de coût quadratique de la recherche, on parvient à montrer que les impacts de ia probabilité de dépassement et de l'intensité de la pression concurrentielle sur le taux de croissance sont tous les deux positifs.