Pourquoi les Américains ? Phénoménologie élémentaire de la terreur et citoyenneté européenne

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2002

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Résumé Fr

La plupart des commentaires suscités par les attentats du 11 septembre aux États-Unis négligent d’interroger la violence pour ce qu’elle est. Pourtant la dynamique interne de ces violences collectives obéit à des contraintes bien différentes des motifs dont elles se réclament. L’alliance de barbarie et de technicité qui a frappé les esprits a déjà marqué le XXe siècle. Elle ne doit rien à des considérations culturalistes qu’elles soient islamiques ou chrétiennes. Les organisateurs de ces crimes voulaient instaurer un système totalitaire. C’est cette ambition qui doit être combattue. Les attentats du 11 septembre sont des actes de piraterie débouchant sur des crimes de masse. Appartenant à des catégories ordinaires du droit, ces crimes relèvent donc de l’exercice d’une justice internationale qui ne peut se satisfaire ni du bellicisme ni du pacifisme. Sauf à être symbolique l’exercice concret de cette justice, comme tout autre, s’appuie sur un recours éventuel à la force, mais il est par nature contraire à une politique de représailles indiscriminées qui esquive la nécessité de créer un ordre juridique de la société internationale. Cette ordre juridique ne saurait être de la seule responsabilité des États. Il réclame à l’évidence un engagement citoyen, pour que notre monde ne soit pas subordonné à la terreur, aux seuls intérêts géopolitiques des États et à ceux des grands groupes économiques. Commencé fin septembre, ce texte a été terminé le 24 octobre 2001. Pour le mettre à l’épreuve de l’évolution de la situa¬ tion, exception faite de quelques suppressions de notes signa¬ lant des questions secondaires, il n ’a pas été modifié pour sa publication dans Chimères. Les références à Sorel et Fanon peuvent surprendre, mais elles nous rappellent que l’exalta¬ tion de la violence pour elle-même n ’est pas étrangère à notre univers culturel. Cependant, c’est la dernière partie qui de toute évidence réclame une discussion et surtout une inven¬ tion politique dont nous n’avons vu aucun signe ni en France, ni ailleurs. Réclamer une justice internationale s ’inscrit mal dans une micropolitique de base, pourtant, de plus en plus, les questions qui nous requièrent ont d’emblée une dimension globale, qu ’elle soit européenne ou mondiale.

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