Crise de légitimité du pouvoir politique en Afrique subsaharienne francophone. Quel remède ?

Résumé En Fr Es

In Africa, as elsewhere in the world, one cannot discuss the question of political power without raising the question of its legitimacy. Legitimacy is an integral aspect of political power. But this universal truth has a particular ring to it in Africa where political authorities are required to achieve the impossible in plural societies and enable different peoples and tribes, often with competing values, to live together within the same national territory. However, they mostly do not have the required legitimacy, or at best only partially. Their rejection has made them increasingly aware of the need for legitimacy, a need that this new constitutionalism attempts to satisfy Political regimes are no longer considered sufficiently legitimate on account of their origins, nor, as claimed by those advocating neo-constitutionalism in Africa, can they be legitimised by the introduction of Western-style constitutional law, arguing its presumed finality. Any claim to a renewed legitimacy not based on African values and on the nature of the existing societies, will most likely fail.

En Afrique comme ailleurs dans le monde, on ne peut évoquer la question du pouvoir politique sans l'associer à celle de sa légitimité. La légitimité est consubstantielle au pouvoir politique. Mais cette vérité universelle prend une résonance particulière en Afrique où l'autorité politique doit accomplir la prouesse de s'exercer sur des sociétés plurales, de faire coexister des ethnies, des tribus, des valeurs souvent rivales dans un même territoire national. Le bilan de l'exercice du pouvoir révèle un déficit ou une faiblesse de légitimité. Ce qui a engendré la contestation du pouvoir qui est en fait l'expression d'un besoin de légitimité auquel la transition démocratique en cours tente de répondre à travers un nouveau constitutionnalisme. Mais un régime politique ne peut plus se légitimer suffisamment ni par l'origine, ni par la finalité du pouvoir en faisant appel au droit constitutionnel occidental comme le suggèrent les néo-constituants africains. Toute quête d'une re-légitimation qui ne serait pas fondée sur les valeurs africaines, surla société réelle dans ce qu'elle a de plus authentique, nous paraît vouée à l'échec.

En África como en otras partes del mundo, no se puede aludir al tema del poder político sin asociarlo al de su legitimidad. La legitimidad es consustancial al poder político. Pero esta verdad universal tiene una resonancia particular en África dónde la autoridad política debe realizar la hazaña de ser ejercida sobre sociedades plurales, de hacer convivir etnias, tribus, valores a menudo rivales, en un mismo territorio nacional. El balance del ejercicio del poder demuestra un déficit o una escasez de legitimidad. Lo que ha engendrado la oposición al poder que no es sino la expresión de una falta de legitimidad que la transición democrática pendiente trata de solucionara través de un nuevo constitucionalismo. Pero un régimen político ya no puede legitimarse de forma suficiente ni por el origen, ni por la finalidad del poder echando mano del derecho constitucional occidental como lo sugieren los neoconstituyentes africanos. Toda búsqueda de una nueva legitimación que no se fundamente en los valores africanos, en la sociedad real en lo que tiene de más auténtico, nos parece condenada al fracaso.