1980
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Pierre Voillery, « Un aspect de la rivalité franco-russe au XIXe siècle : les Bulgares [Pénétration française et missions catholiques] », Cahiers du Monde Russe, ID : 10.3406/cmr.1980.1372
Pierre Voillery, Un aspect de la rivalité franco-russe au XIXe siècle : les Bulgares. Pénétration française et missions catholiques. Alors que la question d'Orient connaît un renouveau, au XIXe siècle, avec l'émergence des questions nationales, les Grandes Puissances vont être confrontées au problème de la mise en place d'un contrôle sur les nationalités balkaniques. Les Bulgares offrent cette double particularité d'être, d'une part, l'une des dernières nations balkaniques à se mettre en mouvement et d'autre part, d'avoir toujours été considérés comme des partisans de la Russie. Or, de 1840 à 1861, la pénétration catholique en terres bulgares qui, de façon plus ou moins étroite, est l'agent du pouvoir politique français, permet la constitution d'une alternative à ces tendances russophiles. En effet, la question d'un rattachement à Rome par le biais de l'uniatisme se pose politiquement, en se fondant sur un refus de la prépondérance russe et sur l'affirmation d'un projet politique favorable aux pays occidentaux. L'intérêt de la présente étude est de montrer que les partisans d'une telle voie sont précisément les personnages les plus importants de la Renaissance bulgare et qu'un certain nombre d'autres Bulgares choisiront de s'opposer à la Russie en prenant appui sur la France afin d'élaborer une solution originale, spécifiquement bulgare. Cette évolution ne prendra fin qu'avec l'échec du mouvement uniate bulgare et les vigoureuses interventions de la Russie tant auprès des Bulgares que du Patriarcat de Constantinople pour qu'il atténue son opposition à la création d'une Église bulgare autocéphale.