1980
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Basile Kerblay, « Les problèmes de la socialisation dans le milieu rural soviétique », Cahiers du Monde Russe, ID : 10.3406/cmr.1980.1394
Basile Kerblay, Les problèmes de la socialisation dans le milieu rural soviétique. Les institutions traditionnelles (la famille, le village), l'école et le komsomol, les influences extérieures qui s'exercent sur l'individu dès son enfance en milieu rural ne contribuent pas, malgré le contrôle idéologique du parti, à créer les conditions d'une socialisation cohérente. La famille joue un rôle essentiel dans l'apprentissage de l'enfant aux travaux de la ferme, ainsi que dans la transmission des valeurs morales et des traditions culturelles. Mais son influence ne rejoint pas celle de l'école et des organisations de jeunesse qui vise à combattre outre l'esprit « petit- bourgeois » du paysan, les « survivances » nationales et religieuses. L'école a permis d'élever progressivement l'instruction de la jeunesse rurale à des niveaux voisins de celle de la ville. La prolongation de la scolarité a entraîné la concentration des établissements scolaires, la fermeture des petites écoles et, par contrecoup, la désertion des villages. La communauté villageoise qui exerçait autrefois un puissant contrôle sur la moralité de ses membres, est affectée par les influences urbaines, notamment celles de la télévision. Les anomies sociales (délinquance, alcoolisme) attestent les échecs de la socialisation malgré l'action du parti dans les campagnes. Les pouvoirs publics cherchent à résoudre les difficultés sociales par une industrialisation accélérée de l'agriculture et une restructuration de l'habitat rural.