1988
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Michel Heller, « Горький и ложь », Cahiers du Monde Russe (documents), ID : 10.3406/cmr.1988.2126
Michel Heller, Gor'kij et le mensonge. La qualité indispensable de l'écrivain russe occupant le trône de « maître des pensées » depuis Belinskij était l' « edinobožie », l'attachement fanatique à une idée. M. Gor'kij changea souvent d'idées, de « dieux », tout en restant toujours dans le cadre d'un schéma immuable : le chercheur de la vérité (de dieu), porteur de l'énergie collective, interprète des aspirations de la masse - et la masse, la foule qui ne comprenait pas ses intérêts. Des forts et des faibles, les forts guidant les faibles. Dans la mesure où les faibles ne veulent aller nulle part, il faut les pousser à l'action, leur donner un « rêve doré », un beau mensonge. La vérité telle que Gor'kij se la représente est une force hostile à l'humanité, empêchant le progrès. Pour la première fois, Gor'kij exposa cette conception dans le « récit poétique » « Du serin qui mentait et du pivert amoureux de la vérité », publié en 1893. Dans le présent article, on étudie l'évolution de cette conception dans l'œuvre de M. Gor'kij, jusqu'à la fin de sa vie, y compris jusqu'à ses articles exaltant la terreur stalinienne et les camps de concentration.