1992
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Annie Epelboin, « Le poil et la fourrure [Autour du personnage de l'ours dans La fouille de Platonov] », Cahiers du Monde Russe, ID : 10.3406/cmr.1992.2309
Annie Epelboin, Le poil et la fourrure. Autour du personnage de l'ours dans La Fouille de Platonov. L'énigme de l'ours de La fouille (Kotlovan) tient à l'ambivalence de sa fourrure : est-elle signe d'animal humanisé ou d'homme déshumanisé ? Ce signe renvoie à d'autres personnages à fourrure ou poil aberrants des œuvres de 1929 à 1934 (Elisée, la mère de Nastia et, plus tard, Lichtenberg dans Vent d'immondices/Musornyj veter), qui, à des degrés divers, représentent, à ce tournant tragique de l'histoire russe, l'impossibilité de survivre dans l'intégrité de la conscience. Vainqueur virtuel de la lutte des classes, seul survivant de cette destruction, individuelle et collective, il est le héros métaphorique du prolétariat russe. Et il donne à lire, en image inversée, le mythe sibérien de l'ours-fondateur, annonçant ainsi l'ère de la grande régression.