1996
Copyright PERSEE 2003-2024. Works reproduced on the PERSEE website are protected by the general rules of the Code of Intellectual Property. For strictly private, scientific or teaching purposes excluding all commercial use, reproduction and communication to the public of this document is permitted on condition that its origin and copyright are clearly mentionned.
Dominique Picard, « La ritualisation des communications sociales », Communication & Langages (documents), ID : 10.3406/colan.1996.2684
La communication implique l'existence d'un code commun aux interlocuteurs. Mais le langage n'est pas le seul code à remplir cette fonction. Il existe aussi des «rituels d'interaction » qui contribuent à faciliter et à réguler les rapports sociaux. C'est ce qu'on appelle couramment les usages, le savoir-vivre ou la politesse. Il ne s'agit pas d'une manifestation de formalisme, factice et inessentielle, comme on tendrait quelquefois à le penser. Régulièrement, on redécouvre les vertus du savoir-vivre: en octobre 1995, une enquête de la SOFRES montrait que 73 % des Français lui donnaient une importance capitale. Ce n'est pas seulement une façon de montrer sa « bonne éducation » ; plus fondamentalement, cette opinion reflète la conscience plus ou moins claire que les rites de politesse traduisent des principes essentiels au bon fonctionnement des relations sociales. C'est du moins l'hypothèse que développe Dominique Picard en montrant comment ces rituels structurent l'univers social, quels enjeux ils recouvrent, quelles fonctions ils assument et quelles stratégies relationnelles ils mettent en œuvre.